Visite de Golden

Invité

Le Seigneur et sa filleule pénètrèrent dans le grand salon, salle chaleureuse et chaude, où deux gros fauteuils avaient été disposés face à la cheminée, sur un gros tapis.
Faisant signe à sa protégée de s'asseoir, il s'empara du tisonnier et attisa le feu qui ronflait déja fort dans la cheminée en brisant une buche déja carbonisée qui étouffait les flammes, puis il prit place à son tour et soupira profondémment.
Quel temps!! Et quel plaisir de vous voir là! Je suis agréablement surpris. Je ne vous attendait pas avant le printemps. Quel bon vent vous ammène?
Pendant ce temps, Jacques, l'intendant, vint leur servir à tous des tisanes de sauge bouillantes, et sucrées au miel.

Invité

Golden sourit à son parrain préféré (parce qu'unique) en se laissant tomber dans le fauteuil, et lui répondit:

Quel bon vent, quel bon vent ! C'est vite dit, il est froid le vent. Et puis une adorable filleule comme moi a-t-elle besoin d'une raison pour rendre visite à son cher mentor?

Voyant l'air sceptique de Max, Golden éclata de rire et s'enfonça un peu plus profondément dans le fauteuil moelleux, prenant Clémence sur ses genoux.

Et puis je viens abuser de ta gentillesse, j'espère bien que tu vas me loger au chaud quelques jours et me nourrir. De toute façon, il fait beaucoup trop froid et il serait déraisonnable que l'on refasse le voyage. N'est-ce pas ?

Fière de sa tirade, et l'oeil malicieux, son sourire grandissait au fur et à mesure que son parrain affichait un air exaspéré. L'idée de voir cet air un peu plus souvent la réjouissait et si elle n'avait crainte de se faire mettre dehors, sans sa fille, car il serait bien capable de la garder, elle; elle aurait poussé le vice un peu plus loin. Mais une fois n'est pas coutume, Golden but une gorgée de sa tisane, et n'en ajouta pas plus. Elle en profita pour contempler Clémence qui regardait avec curiosité la décoration du Domaine de son Grand-parrain.

Invité

A peine installé dans son fauteuil, Max maudit sa mémoire. La solitude des derniers jours lui avait encore fait enjoliver le souvenir qu'il avait de Golden. Sitôt arrivée, sitôt éxcitée. Soupirant pofondémment au flot de paroles qui sortit de la bouche de sa filleule, il songea tout de même que la compagnie de ses deux visiteuses le changerait de la monotonie des journées d'hiver. Passant sa main gauche dans sa barbe qui blanchissait, il saisit le bol de tisane que lui avait apporté Jacques. Brûlante à souhait. Il apprécia le goût délicat mais indéniable du breuvage tout en écoutant Golden lui exposer les motifs de sa visite. Sa monotonie allait être rompue plus longuement que prévu... Même si sa filleule et son énergie lui tapaient parfois sur les nerfs, il se réjouit d'avoir une présence féminine quelques temps. Un sourire fendit son visage qu'il aurait préféré plus bougon, trahissant son coeur.
Et bien soit, vous resterez là quelques temps. Si Clémence ne mange pas autant que sa maman, nous pourrons tenir quelques jours dit-il avec un sourire moqueur.
Puis il appela Jacques qui arriva tout essoufflé
Jacques, ces demoiselles resteront quelques temps parmi nous: prépare la chambre est: fait mettre des draps, allume une flambée et fait monter un stock de bois. Ah et avant, vérifie le tirage de la cheminée, que nos invitées ne soient pas enfumées...
Ensuite, tu iras en cuisine demander de rajouter deux couverts pour ce soir... et les jours à venir.
L'intendant s'inclina du mieux que son gros ventre le lui permettait et se retira pour exécuter les volontés de son maître.
Se retournant vers Golden, Max lui proposa
Dans deux jours se tiendront les épousailles de Bréhamont et Vivaldiana à Maubec. M'y accompagneras tu avec Clémence?

[HRP: Les épousailles ont lieu dès ce soir, et j'y suis déja, donc tu devras avoir eu besoin de repasser chez toi ou je ne sais quoi Wink

]

Invité

Golden se trouvait on ne peut plus heureuse d'être ici avec sa fille et son parrain, et ce pour quelques jours. Elle se redressa quand Clémence sauta de ses genoux pour aller sur ceux de Max et rit encore quand celle-ci fit une grimace après lui avoir déposé un bisou sur sa joue barbue.

"Beuh, tu piqueuh, dis, pourquoi t'as une barbe ?"

L'air contrarié de Clémence était tordant, la petite droite et les poings sur les hanches arborait une moue boudeuse. Si Max devait supporter Golden, Clémence avait quelques expressions très familières avec celles de sa mère.

Golden, le nez plongé dans sa tisane, observait discrètement le visage de Max. Il semblait fatigué ces derniers temps et elle trouvait qu'il se renfermait un peu trop à Mions. Il était hors de question que son parrain devienne un vieil ermite sauvage. C'est pour cela aussi qu'elle avait décidé de lui rendre visite et de rester quelques jours.
Un peu de remue-ménage ne lui ferait pas de mal. Emergent de sa tisane et en même temps de ses pensées, Golden repris la parole :

Bien sûr, nous t'accompagnerons, enfin, nous te rejoindrons, parce qu'on ne peut pas se présenter ainsi à des épousailles. En attendant, demain je te préparerai ma recette spéciale pour le déjeuner, tu m'en diras des nouvelles. Il ne sera pas dit que ta filleule se contente de manger tes vivres, puisqu'elle est apparemment gourmande. D'ailleurs on dirait que ton intendant profite bien lui aussi...

L'air amusé qui avait, malgré ses efforts, fait surface sur son visage à la vue de l'intendant légèrement enrobé, ne passa pas inaperçu de celui-ci, et c'est légèrement rouge qu'il se retira.
Golden soupira et regarda le dessus de la cheminée:

Dis-moi, ça manquerait pas un peu de rigueur le ménage par ici ? Demain, j'embauche aussi ton intendant, on fera les poussières. Non mais !

Invité

Le visage de Max se décomposait au fur et à mesure que sa fillote parlait. Une tornade. C'était une vraie tornade qui venait d'élire domicile chez lui. Il manqua à deux reprises de s'étouffer
Mais enfin tu ne vas pas faire la cuisine Gold', il y a en Mions une cuisinière particulièrement douée...tu profiteras des avantages de la vie de château... qui sait celà te donnera peut être envie de t'investir plus avant dans ta ville et ton duché, pour un jour, peut être, porter un blason...
Mais à peine le temps de répondre que la furie avait déja fustigé l'intendant et planifié un ménage.
De...rigueur!! Mon...ménage? Ah ça il ne sera pas dit que ma demeure est poussiéreuse!! Dussé-je te lier à ta couche, tu ne bougeras pas!! répliqua le parrain trop gentil. Un léger sourire sur les lèvres à la mention du gras de son fidèle Jacques, il poursuivit
Quand à Jacques, il est impressionant: il s'agite plus que tout autre, et malgré ça, il continue de grossir... la cuisine de Jeanne doit lui profiter...
Mais toi ma fillote, que racontes tu de ta vie en Vienne? Voilà bien longtemps que je n'avais pas eu de nouvelles du moulin!!
Ce faisant, Max fit un signe au valet qui se tenait dans un coin de la pièce. Celui ci sortit rapidement et revint peu après, portant une odorante brioche chaude qu'il trancha devant eux et leur proposa, en commencant par la petite Clémence, qui, à en juger ses yeux, était aussi gourmande que sa mère...

Invité

Golden reçut avec un regard noir les remarques de son parrain, comment osait-il rejeter ses offres? Pour une fois qu'elle se montrait prévenante avec lui ! Profondément vexée, elle répliqua d'un ton froid quand il lui suggéra de s'investir un peu plus dans la vie de son village:

Avec tout le respect que je dois à sa Seigneurie, je ne vous permets pas de porter un jugement sur mes occupations : j'ai un moulin à faire tourner, ma maison ne s'entretient pas tout seule, la boulasse non plus d'ailleurs, et j'élève Clémence seule. Tout cela entre des passages au couvent. Alors dites-moi comment puis-je faire pour m'investir plus que je n'ai déjà tenté de le faire ? Et puis qui vous dit que ce n'est, finalement, pas plus bénéfique que je ne m'investisse pas plus ?

Un voile sombre s'était abattu sur le visage de Golden, elle se leva et se tint debout devant l'âtre de la cheminée, tandis que Max continuait sur l'intendant, puis enchaînait sur la vie de Vienne.
Elle releva la tête chassant sa mine renfrognée pour retrouver son air joyeux, quoiqu'un peu crispé.

C'est la routine à Vienne, et si tu t'investissais un peu plus dans la vie des tavernes, tu rendrais ta fillote préférée heureuse ! Mais bon, on ne peut pas tout gérer, n'est-ce pas ?

Regrettant aussitôt les paroles sarcastiques qu'elle n'aurait pas du prononcer et qui, en plus d'être irrespectueuses la montrait plus vaindicative qu'elle ne l'était. Elle se tue et, à l'arrivée d'une brioche toute chaude et aux yeux gourmands de Clémence, sourit de bon coeur, songeant déjà à la saveur qui ne tarderait à venir contenter ses papilles.
Trop fière et encore vexée, elle ne s'excusa pourtant pas, mais se promit d'éviter ce genre de remarque déplaisante à l'avenir, elle n'était pas venue pour se chamailler avec Max, mais pour passer un bon moment. Pour atténuer ses dernière paroles, elle ajouta d'un ton avec un peu trop de conviction:

Sache que désormais, si tu ne vas pas à Golden, Golden ira à toi.

» Visite de Voya