Sortant de la maison forte, les deux amis chevauchèrent tranquillement à travers les quelques champs en direction du sud-est et du bois Chevrier, à la lisière des terres du baron de Saint-Priest. Il entrèrent dans le bois, paré de ses plus belles couleurs: jaune or, rouge sang, maron, vert, orange.... le spectacle était simple mais saisissant. Ils avancèrent, devisant de choses et d'autres, contemplant ici un cèpe énorme, là un écureuil peu farouche, là-bas le tronc noueux d'un châtaigner.... tout semblait en paix, loin du monde. L'escorte des deux hommes chevauchait à leurs côtés, discrètement.
Ils sortaient juste du chemin, à la recherche d'une source, lorsque l'un des hommes d'escorte s'écroula, frappé par une flêche en plein épaule. Aussitôt, les cavaliers dégainèrent leurs épées et firent tourner les boucliers qui pendaient dans leurs dos. Affermissant leur prise sur ceux-ci, ils se tournèrent vers les fourrés d'où venait le trait au moment où une dizaine de fantassins mal vêtus, armés de piques, d'arcs et de mauvaises lames se ruèrent sur eux en hurlant. Le chef de la garde lanca son cheval contre eux et entra dans leur rang grossier comme dans du beurre. Sa lame se leva et tomba par deux fois, tuant net deux assaillants. Le cheval de Max renversa lui un homme qui tentait de désarconner son maître. Le Seigneur de la Terrasse fut rapidement entouré de quatres gueux, tandis que le dernier soldat de l'escorte croisait le fer avec un brigand de forte stature. L'homme qui était tombé se jeta sur lui pour aider son camarade, mais il fut fauché par une seconde flêche qui l'acheva. Rageur, Max dirigea son assaut contre le géant et le coucha d'un coup d'épée dans la nuque. Ce faisant, le Seigneur de la Terrasse combattait vaillament face à trois hommes résolus à en découdre.