[RP] Enterrement de Cyanne Loelia de Vaucanson

Un des six hommes qui avaient porté brusquement eut un sanglot sourd, bien vite maitrisé par les conventions.
Le Duc surtout faisait peine à voir.

Il fallait absolument l'apaiser, se dit feuilllle sans regard insistant.

... Le bruit du chagrin avait diminué, il y avait moins de soubresauts nerveux, moins de sanglots.
Mais chacun avait froid...


Une bougie de cire parfumée élevait sa lumière près du cercueil encore ouvert.
On ne savait qui de du cierge ou qui du visage de la morte était le plus blanc...

Elle lut avec émotion :


Feuilllle reprit la parole :

" - Nous commettons tous des pêchés ; la confession est essentielle pour être pardonné et aller au Soleil, avec Aristote et Christos où tout est beau, et éviter ainsi la Lune et ses Sept Démons qui supplicient éternellement les Âmes perdues.
Nous savons tous que Cyanne se réchauffe déjà près de notre Soleil.."

Je vais laisser maintenant à l'un ou l'une d'entre vous le soin de retracer brièvement ce que furent les actes de la vie terrestre de notre Sœur : la véritable mort serait l'oubli : chaque fois que nous remarquons ou pensons à une trace laissée par une personne disparue, nous ne la faisons certes pas revivre, mais n'occultons pas ce qu'elle était, ni ce qu'elle a fait.

Valérianne n'arrivait pas a retenir ses larmes malgré si elle avait conscience que sa fille était bien mieux auprès du tout puissant après toutes les souffrances qu'elle avait subit.

En l'espace de quelques minutes Valérianne repensa au jour ou Cyanne poussa son premier cri sur les mêmes terres ou elle avait rendu son dernier souffle et ou elle reposerai dorénavant en paix. Une partie d'elle même lui avait été enlevé la vie ne sera plus la même avec la perte de cette enfant.

Valérianne baissa la tête et se remit a prier.

Feuilllle reprit :

"- Si vous êtes si nombreux à venir partager cette célébration, c’est que Cyanne était travailleuse, juste et honnête. Ses vêtements et boucliers sont connus dans tous les environs, et plusieurs d’entre vous les portent aujourd’hui même et elle s'était investie politiquement pour aider son Duché.

Elle était présente à sa manière dans notre communauté et suivait régulièrement les offices : sa Foi et sa Croyance dans la religion Aristotélicienne l'ont guidée chaque jour, les saisons passent mais son souvenir doit rester dans nos cœurs.

Elle était notre Sœur, rappelons nous toujours ce qu’elle a fait pour nous et avec nous sur terre. »


Feuilllle laissa le temps à chacun le temps de se remémorer les images du Mort lorsqu'il était en vie ; l'assistance semblait plus calme, il fallait à présent lui dire "A Dieu".

La musique envahit l'église, les cloches accompagnaient les instruments de leurs "battements de chœur" , et chacun en ressentit l'apaisement.
L'orgue, par l'intermédiaire d'une femme prodigieuse, souffla de plus en plus puissamment, sa mélodie s'élevant, s'enflant et retombant comme les voiles d'un navire gonflées par les vents, puis la musique expira en un lent soupir apaisant.

Dans de larges vasques de terre cuite, des centaines de fleurs avaient été déposées, fraiches et odorantes, de chaque côté de la bière.
Celle-ci était placée sur des tréteaux recouverts d'une draperie bleu-sombre, de la même étoffe que la robe qui couvrait le corps gisant de la morte.

Durant toute la durée de la musique, une longue file de proches venait saluer une dernière fois leur Sœur, fille ou cousine, chacun à leur manière.
Quelques amis rejoignirent cette file de gens silencieux.

Bientôt Cyanne fut recouverte de corolles multicolores.

[hrp : Posté pour le compte de ljd Dariuss]

Dariuss arriva en même temps que son épouse. Il s’était immédiatement mis en route dès qu’il
avait reçu la missive de la sœur de Cyanne. Durant tout le voyage depuis leur village de Dié,
il pensait à la disparition de Cyanne et à sa petite fille qu’il laissait seule pour la première fois.
Il avait connu Cyanne assez peu de temps mais ils s’étaient rapidement assez bien entendu. Il
n’allait pas manquer cet événement qui permettrait de rendre un dernier hommage à son amie.

Malgré tout, la cérémonie avait déjà commencé lorsqu’ils arrivèrent devant la chapelle. Il
suivit son épouse et s’installa sur le banc du fond. Il jeta un rapide coup d’œil sur l’assistance
reconnaissant quelques personnes tout en restant silencieux. Il écoutait avec une tristesse
contenue le déroulement de la cérémonie.

Feuilllle fit un signe, et six des amis de la défunte fermèrent alors le cercueil .

Le cortège funéraire s'organisa sans heurt et sans bruit incongru dans le recueillement.
Lentement il ondula vers la sortie de la demeure Du Très-haut.

...On entendait seulement les sons froissés des mouvements de la marche de l'assemblée, qui se dirigeait doucement vers le petit cimetière accolé à la chapelle, pour procéder à la mise terre.

Les pépiements des oiseaux n'empêchaient pas les gens de grelotter ni de frissonner.


... Feuilllle attendit que tous soient rassemblés autour de l'emplacement creusé de la veille dans le cimetière.

Des cordes avaient été installées sous le cercueil pour le retenir dans sa douce descente en terre.
L'haleine du vent transportait des fragrances automnales. Un geai zébra le ciel, son cri perça le silence religieux établi.

"- Nous allons maintenant confier à la terre le corps de notre Sœur dans ce lieu où reposent ou reposeront les défunts de nos familles. Le moment est venu de lui dire "à Dieu".
C'est un moment de tristesse, mais il faut que l'espérance reste forte en nous, car nous espérons revoir Cyanne lorsque Le Très-Haut nous réunira, dans la joie de Son Royaume.
Recueillons-nous en pensant à tout ce que nous avons vécu avec elle, à ce qu'elle est pour nous, à ce qu'elle est pour Dieu."

Les larmes coulaient, mais aucun mot ne fut dit durant toute la mise en terre.

Quand tout fut bien en place et les cordages soigneusement retirés, Feuilllle prit la parole :

"-Cette eau, souvenir de ton baptême, nous rappelle que Dieu a fait de toi son enfant.
Qu'il te reçoive aujourd'hui dans sa Paix !"

Dans le même temps, elle aspergeait d'eau bénite le cercueil.

Puis la famille et les amis défilèrent tous devant la tombe, et jetaient une poignée de terre dans la tombe.

Voyant la difficulté due àl a peine de Dame Mathilde, Feuilllle alla vers elle et lui prit la main, la ramenant doucement vers la tombe.
Une de ses mains était encore remplie de terre, qu'elle n'avait pas lâchée.

Elle détendit elle même ses doigts fins pour permettre à la terre de s'écouler tel un mince filet fluide, el Mathilde fut encore plus secouée par des sanglots compulsifs.

Mais elle avait participé elle aussi à l'A-Dieu de sa sœur, et c'était l'important. Elle était obligée de faire cet adieu, car elle ne la reverrait pas sur Terre...

La tombe lentement se recouvrait....
Plus tard on y déposerait fleurs et plantes pour honorer la mémoire de celle qui fut dans son enveloppe charnelle Cyanne...